

Vouloir pour l’autre : « Je veux que l’autre aille bien »
Il est fréquent, malgré soi, de vouloir l’approbation de l’autre, d’attendre un signe de reconnaissance, de boire les compliments d’une personne en attendant qu’elle nous abreuve en retour encore et encore. Et pour cela, on peut parfois avoir envie de tout faire pour que l’autre soit « content », ne soit pas déçu par nous, qu’il ne soit pas en colère, qu’il soit satisfait de nos faits et gestes. Le problème, c’est que d’agir pour que l’autre soit « content, satisfait, heureux, … » n’a rien à voir avec vous! Tout cela lui appartient et ne dépend que de lui!!
La place du petit enfant
Imaginons une petite fille qui veut être « parfaite » aux yeux de ses parents. Elle veut juste être aimée, à n’importe quel prix. Les parents peuvent alors jouer de cette « disponibilité totale » et en demander toujours plus, et ne jamais se satisfaire des faits et gestes de la petite pour toujours qu’elle soit dédiée à eux, présente et à leur service. Lorsque plus tard, cette enfant grandit, même si elle souhaite vivre sa vie d’adulte, réaliser ses projets, vivre sa vie…il pourra suffire d’un signe de désapprobation de ses proches sur sa manière d’être, d’une situation inconfortable pour qu’elle se sente de nouveau culpabilisée et pas à la hauteur. Elle va donc réagir pour que l’autre soit de nouveau content, satisfait, tout faire pour rétablir la situation et que tout rentre dans l’ordre!
C’est sans fin
…Tant que la petite à l’intérieur aura ce besoin de satisfaction de l’autre et cette volonté d’avoir en retour un « bon » miroir, elle oubliera qui elle est. Vouloir que l’autre soit bien, que l’autre soit content, ne soit pas déçu reste « vouloir pour l’autre »…Et ça, c’est peine perdue et surtout pas notre rôle! Laisser à l’autre la possibilité d’être (mécontent, déçu, insatisfait, content…etc) c’est le laisser être et lui faire confiance en ses capacités de pouvoir rétablir la situation s’il le souhaite. Il a les moyens de changer les choses pour lui! Vouloir pour lui ne résout rien et je dirais même que c’est croire que nous avons en nous le pouvoir d’agir sur l’autre…et donc une forme de toute puissance.
Ces attentes vis-à-vis des autres peut avoir des conséquences néfastes à terme : s’oublier totalement, ne pas se respecter, aller au delà de ses limites, infantiliser l’autre, oublier de se faire confiance…C’est également donner à l’autre le pouvoir de vous faire réagir comme il le souhaite et donc une forme de manipulation et de chantage malsains.
Je fais de mon mieux
Cet accord toltèque est d’une grande utilité pour ce type de situation. Vous faites quelque-chose qui ne répond pas à l’attente de l’autre. Il est déçu. Et bien…vous avez fait de votre mieux et c’est tout ! Sa réaction (déception, inconfort…) lui appartient totalement. Et ce n’est pas être égoïste que de ne pas répondre à ce à quoi il vous était impossible de répondre. Vous pouvez ensuite trouver un terrain d’entente pour rectifier éventuellement les faits tant que cela agit dans votre limite et capacité, en prenant le risque que la personne reste déçue. C’est son choix…Encore une fois, vous faites de votre mieux. Vouloir taire à tout prix la déception de l’autre revient juste à vouloir rassurer l’enfant à l’intérieur de vous qui pense que le monde s’arrête s’il n’est pas approuvé.
Accepter d’être reprochable
Et oui, vous n’êtes pas parfait, et c’est très bien comme ça…Donc, vous serez toujours susceptible de susciter la désapprobation. Vouloir à tout prix être irréprochable, c’est justement laisser la porte ouverte aux reproches ! C’est leur donner une place telle qu’ils seront susceptibles d’être « dramatisés » et hors de la réalité. Baissez la pression, rendez-vous humain(e) à vos yeux et vive l’imperfection.
Je vous souhaite de vous recentrer, de vous respecter et de vous aimer tel que vous êtes !
1 commentaire. En écrire un nouveau
Oui Chere Laetitia tout un programme